Post-Tension - Collectif Post-Silence
édition - extraits consultables
80 pages, maison d’arrêt de Strasbourg, décembre 2023
​




Post-Tension exprime des narrations ordinairement tues ou laissées en dehors du champ de l’art. En valorisant l’expression des singularités dans les maison d’arrêt, nous invitons au décloisonnement des récits qui habitent nos intimités. Que racontent les voix qui habitent une maison d’arrêt ? Qui sont-elles en dehors de ces murs ?
Il s’agit de briser les silences qui s’érigent souvent comme des impasses, entre soi et les autres, et entre les structures pénitentiaires et le monde quotidien. Dans notre contexte actuel, le rôle de l’artiste contemporain.e est peut-être plus que jamais celui d’entendre « nous » quand il dit « je ».
Post-Tension s’est organisé autour d’une exposition interne à la maison d’arrêt où nous avons présenté le résultat de notre travail en milieu carcéral durant 4 mois. L’exposition s’articulait initaialement autour des production faites par les participantes lors d’ateliers de dessin à partir d’archives intimes extérieures ET d’un documentaire vidéo évoquant nos rencontres et les récits de vie des participantes.
Cependant, malgré l’accord de la DRAC et du ministère de la justice, la maison d’arrêt a refusé l’entrée à nos caméras. Pour faire tout de même entendre les voix des détenues, nous leur avons proposé un atelier d’écriture qui a découlé en une édition homonyme au projet.
​
LE COLLECTIF POST-SILENCE est tenu par deux artistes :
Joana Ferreira et Nora Fluckiger Al Zemmouri.
​
Partons de l’hypothèse que l’archive est un ensemble de mémoires personnelles. Au fil des récits, multiples, cette mémoire devient collective. L’Histoire ne naît pas d’une seule voix. Quand le “je” s’exprime, c’est au «nous» qu’il s’adresse.
Le collectif Post-Silence est né de la volonté de mettre en exergue le particulier noyé dans le récit historique.
Post-Silence : Après le silence.
Notre démarche se caractérise par deux traits saillants ; d'une part, la captation et l'appréhension du monde d'individus concrets, inscrits dans le temps de la vie humaine : celui du quotidien brumeux, âpre, incertain, parfois joyeux et, plus rarement, héroïque.
D'autre part, la remise en cause de l'idée d'une relation verticale à sens unique entre le niveau macroscopique, touchant à l'universel, et le niveau microscopique, particulier, trivial. Nos projets supposent des ”jeux d'échelle” ainsi que l'élaboration de modes d'écriture complexes et non-linéaires des événements ou des phénomènes historiques.